RSF lance la 1ère journée pour la liberté sur internet
Reporters Sans Frontières (RSF) inaugure, le 12 mars 2008, la première Journée pour la liberté sur Internet. Tous les 12 mars, l'ONG mène des actions pour dénoncer la cybercensure dans le monde. "Cette première journée est l’occasion
pour tous de manifester dans des lieux où les mouvements de
contestation sont normalement impossibles. Nous espérons que nous
serons très nombreux à manifester virtuellement place Tiananmen à
Pékin, place de la Révolution à Cuba ou dans les rues de Rangoon en
Birmanie. Au moins 62 cyberdissidents sont emprisonnés dans le monde
actuellement et, en 2007, plus de 2600 sites Internet, blogs ou forums
de discussion ont été fermés ou rendus inaccessibles", a indiqué
l’organisation. "Notre liste des ’Ennemis d’Internet’ a
également été mise à jour avec l’arrivée de deux pays : l’Ethiopie et
le Zimbabwe. Et nous proposons une nouvelle version du guide pratique
du blogueur et du cyberdissident", a ajouté Reporters sans frontières. Par ailleurs, Reporters sans frontières
a appris, le 11 mars dans la soirée, que l’Unesco retirait le patronage
qu’elle avait accordé à cette journée (lire le communiqué de l’organisation). Pour dénoncer la censure exercée par
les gouvernements et réclamer plus de libertés sur Internet, Reporters
sans frontières appelle à manifester dans neuf pays ennemis du Net.
Durant 24 heures, du mercredi 12 mars à 11h jusqu’au jeudi 13 mars à
11h (heure de Paris, GMT +1), les internautes pourront créer un avatar,
choisir le message de leur banderole et prendre part à l’une des
cybermanifestations qui auront lieu en Birmanie, en Chine, en Corée du
Nord, à Cuba, en Egypte, en Erythrée, en Tunisie, au Turkménistan et au
Viêt-nam. La nouvelle liste des "Ennemis
d’Internet" établie cette année par Reporters sans frontières compte
quinze pays : Arabie saoudite, Bélarus, Birmanie, Chine, Corée du Nord,
Cuba, Egypte, Ethiopie, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie,
Turkménistan, Viêt-nam et Zimbabwe. Ils étaient seulement treize en
2007. Sont venus s’ajouter aux traditionnels censeurs, deux pays
subsahariens : le Zimbabwe et l’Ethiopie. "Rien d’étonnant de la part
de régimes qui s’en prennent régulièrement aux médias traditionnels.
Chez ces derniers, le taux de pénétration d’Internet est faible, très
faible, mais suffisant néanmoins pour leur donner quelques cauchemars.
Comme leurs aînés, ils puisent dans la panoplie de la censure adaptée à
la Toile : arsenal législatif, traque dans les cybercafés, contrôle des
fournisseurs d’accès...", écrit Reporters sans frontières en
introduction de son rapport. A cette première liste, ont été joints
onze "pays sous surveillance" : Bahreïn, Emirats arabes unis, Erythrée,
Gambie, Jordanie, Libye, Malaisie, Sri Lanka, Tadjikistan, Thaïlande et
Yémen. À la différence des premiers, ils n’emprisonnent pas les
blogueurs et ne censurent pas massivement la Toile. Mais la tentation
est grande et les dérapages réguliers. Ces pays ont souvent mis en
place le cadre juridique nécessaire pour museler Internet si bon leur
semble. Leurs autorités judiciaires ou politiques utilisent parfois les
lois antiterroristes pour surveiller et localiser des opposants et des
militants qui s’expriment sur le Net. "Cette chasse aux mal-pensants de la
Toile est d’autant plus efficace que de grandes entreprises
occidentales se font les complices de ces gouvernements dans la traque
aux ’fauteurs de troubles’. En 2007, l’entreprise américaine Yahoo ! a
présenté ses excuses pour le ’malentendu’ qui a mené le journaliste Shi
Tao en prison pour dix ans. Au total quatre cyberdissidents chinois lui
doivent d’être détenus. Elle se serait contentée ’d’obéir aux lois
locales’ qui la contraignent à identifier des internautes jugés
dangereux...", précise Reporters sans frontières. Enfin, une nouvelle version du guide
pratique du blogueur et du cyberdissident est disponible, en français
et en anglais, sur le site www.rsf.org.
"La
répression croissante des blogueurs et les fermetures toujours plus
nombreuses de sites Internet nécessitent une telle mobilisation,
imposent une riposte", a déclaré Reporters sans frontières.
Ce guide rassemble des conseils
et des astuces techniques pour lancer son blog dans de bonnes
conditions et contourner la censure sur Internet. Il explique comment
bloguer anonymement et propose les témoignages de blogueurs d’Egypte et
de Birmanie notamment.
sources : Reporters Sans Frontières
ma cyber-manif en Birmanie (copie d'écran) :