Monsieur X aka François Groualle - avranches infos
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Vendredi 30 novembre 2018, à Avranches, a été inaugurée le square Thomas Becket, rénové après un an de travaux.
L'inauguration a compté la présence surprise de Gilets Jaunes locaux et de défenseurs des barrages sur la Sélune.
La date de l'inauguration du square Thomas Becket n'a pas été choisie par hasard.
Le 30 novembre est la fête de Saint-André, nom porté par l'ancienne cathédrale d'Avranches (aussi surnommée « la Belle Andrine ») qui occupait entre le XIIe et XVIIIe siècle ledit square.La rénovation du square s'est organisée en 3 espaces : le premier rappelle l'existence de l'ancienne cathédrale avec une bordure de granit symbolisant son emplacement, les 2 mats de 33 mètres de haut en lieu et place deux anciennes tours et une structure en acier rappelant l'ancien portail, le deuxième valorise le belvédère avec sa vue imprenable sur la baie du Mont-Saint-Michel et le troisième correspond au jardin arboré avec son aire de jeu pour les enfants.
Coté budget, le réaménagement du square aura coûté presque 400.000€ TTC incluant de nombreuses subventions : 64.000€ du conseil régional de Normandie, 63.500€ du conseil départemental de la Manche et 20.000€ provenant de la réserve parlementaire du sénateur Jean Bizet.De nombreuses personnalités politiques étaient présentes à l'inauguration : Jean Bizet et Philippe Bas, sénateurs de la Manche, David Nicolas, maire d'Avranches et président de l'agglomération, Catherine Brunaud-Rhyn, conseillère départementale du canton d'Avranches, Claire Rousseau, conseillère régionale de Normandie, ... et diverses personnes de la société civile impliquées dans le projet telles Daniel Levalet, archéologue, Arnaud Paquin, architecte, ...
Actualité oblige, des militants locaux de Gilets Jaunes et des défenseurs des barrages sur la Sélune se sont invités pacifiquement à l'évènement et ont rencontré quelques politiciens présents pour exposer leurs doléances.
La cérémonie s'est déroulée en deux temps. Le premier sur le square Thomas Becket avec les interventions de David Nicolas et d'Arnaud Paquin. Le second dans le cellier du Grand Doyenné, la plus vieille propriété de la commune, où différentes prises de parole ont eu lieu.
Les différents discours peuvent être entendus sur les deux vidéos intégrées à ce post.
Plusieurs tweets de la journée publiés sur le compte twitter du blog sont elles aussi « embedded » sur ce billet.
Pour être complet, le communiqué de presse « Le square Becket, une renaissance » diffusé par le service communication de la ville est publié in extenso ci-dessous.
tweets :
inauguration ce soir à 18h30 du réaménagement du square Thomas Becket à Avranches ... pic.twitter.com/jxbJxhzQu7
— avranches infos (@avranches_infos) 30 novembre 2018
Avranches. Défenseurs des barrages sur la Sélune et Gilets Jaunes s’invitent à l’inauguration du square Thomas Becket ce vendredi soir.
— avranches infos (@avranches_infos) 30 novembre 2018
Entretiens entre des #GiletsJaunes et @DNicolasMaire et @BasPhilippe #Manche @amis_du pic.twitter.com/s4RRewEYRk
Avranches.
— avranches infos (@avranches_infos) 30 novembre 2018
Inauguration du square Thomas Becket, après rénovation, avec @DNicolasMaire , maire et Arnaud Paquin, architecte pic.twitter.com/qUjlPdBvBe
Avranches. Inauguration du square Thomas Becket.
— avranches infos (@avranches_infos) 30 novembre 2018
Allocutions dans le cellier du Grand Doyenné de @DNicolasMaire , maire, Daniel Levallet, historien @clairerousseau conseillère régionale et @BasPhilippe , sénateur pic.twitter.com/iS9AqVyOgr
vidéos :
au square Thomas Becket :
au cellier dans Grand Doyenné :
le communiqué de presse du service communication de la ville d'Avranches :
Le square Becket, une renaissance.
À la fois promontoire dominant la Baie, esplanade et jardin d’enfants, le square Becket retrouve sa vocation historique : un lieu de rassemblement public. Marquant un renouveau des espaces verts en ville après les réaménagements du square Mainemer et du jardin Bergevin, il est inauguré à son tour ce vendredi 30 novembre.
À l’extrémité de la Vieille Ville, dans le prolongement de la place Daniel Huet, le square Becket, n’était guère plus fréquenté que par les habitants du quartier et les anciens combattants le jour du dépôt de gerbe au pied du Monument du Souvenir français le 11 novembre. Redonner vie à ce square était devenu nécessaire.
« Lorsque Daniel Levalet a mis à jour les vestiges de la cathédrale Saint-André dans les années 70, un square à vocation historique n’était pas dans l’ère du temps. Mais 40 ans après, grâce à l’Association du Souvenir français qui a bien voulu déplacer le monument dans le Jardin de l’Évêché, c’est le moment ! » se réjouit David Nicolas.
Profitant d’une enveloppe départementale résiduelle de l’ancien mandat de 200.000 €, pour valoriser les quartiers historiques des villes touristiques, la Ville a donc lancé un appel à projet. « Arnaud Paquin, l’architecte du patrimoine retenu, a réussi à maîtriser un budget raisonnable, dont 250.000€ pris en charge par la Ville, tout en redonnant du sens à ce lieu ». Ces travaux ont profité de financements de la part du Conseil régional de Normandie à hauteur de 64.000€, du Conseil départemental de la Manche pour un montant de 63.500€ ainsi que de 20.000€ issus de la réserve parlementaire du sénateur Jean Bizet.
S’appuyant sur le passé, l’ancien square est réorganisé en trois espaces. « On s’efface derrière une longue histoire, explique Arnaud Paquin.
L’esplanade engazonnée correspond à l’emplacement de l’ancienne cathédrale. Le belvédère et le jardin arboré faisaient partie d’un projet abandonné du XVIIIème siècle ».
Comme un signal sur la baie
Au sud du square, comme sur les plans de l’ancien évêque d’Avranches, ce sont donc 21 arbres, des aubépines sur tiges, qui ont été plantés aux abords d’une aire de jeux pour enfants. Fidèle au plan fourni par l’archéologue, l’architecte a matérialisé la nef de la cathédrale par un muret en granit coiffé d’une traverse en chêne sur laquelle s’asseoir.
La dalle funéraire, qui commémore la pénitence du roi Henri Plantagenêt, a été replacée à l’endroit du portail nord. Une triple arcade en acier corten de 6 mètres de haut symbolise la porte principale de l’édifice disparu et deux mâts à facettes de 33 mètres, les tours. « Il fallait que ce soit minimal mais que tout y soit », commente l’architecte.
Tels des veilleurs ou un signal sur la Baie, ces mâts sont aussi et surtout de redoutables paratonnerres dont la ville n’était pas pourvue. Devant, en surplomb, le parvis offre une vue panoramique époustouflante sur la Baie et la vallée de la Sée.
« Ce projet est une véritable reconquête, explique Arnaud Paquin. Une reconquête dans le temps, dans l’espace, une reconquête des habitants et des touristes. » Pour la Ville, c’est en effet une nouvelle offre touristique qui renforce l’attractivité des musées et une raison de plus d’arpenter la vieille ville. C’est aussi un formidable lieu de rassemblement culturel et convivial pour les Avranchinais.
Un peu d’Histoire
Construite au XIe siècle, à l’extrémité de l’éperon rocheux, la cathédrale Saint-André occupait un site remarquable sur lequel la tribu celte des Abrincates s’installa, au cours du premier millénaire avant notre ère. L’édifice apparaît pour la première fois dans les sources écrites de Normandie, en 1025, au moment de sa reconstruction sous l’épiscopat de Maugis (1022-c. 1026).
Ce vaste chantier s’échelonna vraisemblablement sur près d’un siècle et il faut attendre le 17 septembre 1121 pour voir la cathédrale enfin consacrée, sous l’épiscopat de Turgis (1094-1134).
Monument majeur de la ville que les habitants surnomment affectueusement la Belle Andrine, la cathédrale d’Avranches disparaît au cours de la Révolution française et sous le Premier Empire. En 1791, la cathédrale devient une simple église paroissiale dont le curé constitutionnel, Rioult de Montbray, effectue quelques travaux hasardeux en supprimant le jubé. Ainsi, le 20 germinal de l’an IV de la République (9 avril 1796), la voûte, à la jonction du choeur et de la nef s’effondre.
Par souci de sécurité, le conseil municipal décide de faire abattre les derniers murs de la nef et de la tour horloge en 1802. Les deux tours romanes de la façade sont maintenues, malgré leur mauvais état, grâce à la volonté du maire, Tesnière de Brémesnil, qui espère les voir restaurées avec l’aide du Gouvernement. Leur intérêt géodésique fut mis en avant pour leur sauvegarde et le télégraphe aérien Chappe prit place sur la tour nord. Puis, en 1812, après un répit de quelques années, ces tours séculaires sont minées et volent en éclats.
Entre 1972 et 1977, les fouilles archéologiques menées par Daniel Levalet révèlent l’importance historique du site et l’ampleur de la cathédrale disparue. L’archéologue a par ailleurs établi une occupation antérieure des lieux en découvrant les vestiges de l’église carolingienne puis ceux d’un premier édifice chrétien datant vraisemblablement du IVe ou Ve siècle. Un mur plus ancien, construit directement sur la roche, pourrait quant à lui faire penser à un fanum remontant peut- être à l’époque gauloise. L’occupation du promontoire est donc continue jusqu’à l’arasement de l’édifice médiéval, au début du XIXe siècle. Les recherches archéologiques ont aussi révélé d’importants travaux de consolidation des fondations du monument dont la principale faiblesse était sa situation : l’édifice fut exposé à plusieurs attaques notamment pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion.
En 2018, ce spectaculaire belvédère embrassant la Baie du Mont Saint-Michel bénéficie d’une refonte totale. Conduit par la Ville, en lien avec la société d’archéologie d’Avranches Mortain et Granville et les habitants du quartier de la Vieille Ville, ce projet de réaménagement, confié à l’architecte du patrimoine Arnaud Paquin, répond à trois exigences. En premier lieu, il s’agit de redonner accès au grand panorama qui, au fil des ans, a disparu derrière un rideau d’arbres, en recréant un dialogue visuel entre Avranches et le Mont Saint-Michel. Ensuite, cet espace vert du centre ancien est une invitation à la promenade, mais aussi à la contemplation. Il favorise comme toute place publique les échanges et les rencontres.
Enfin, l’histoire du lieu surgit grâce aux éléments en élévation : le gazon délimité par sa bordure de granite dessine avec précision les contours de la cathédrale disparue, le portail en acier rappelle l’emplacement de son porche occidental encadré par deux tours romanes désormais suggérées par deux flèches élancées qui culminent à 33 mètres, à l’exacte hauteur du monument détruit. Au nord, l’emplacement de la pénitence du roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt qui s’est déroulé le 21 mai 1172, à la suite du meurtre de Thomas Becket, archevêque de Canterbury, rappelle le passé anglo- normand d’Avranches.
Le chantier en deux dates
La pose d’une structure en acier corten en lieu et place de l'ancien portail de la cathédrale et la plantation d'arbres et de gazon ont fini de marquer l'emprise au sol de ce monument emblématique aujourd'hui disparu.
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